Visiteuse : C’est le tableaux Artiste : vous êtes au courant. Dites-moi ! Il vous fait sourire ? V : Je n’ai jamais rien vu de plus beau. C’est si différent… A : de mes autres œuvres. V : oui… non, vos autres œuvres sont magnifiques et repoussent sûrement les vampires, mais celle-ci… A : celle-ci est parfaite V : Mais je ne comprends pas pourquoi la garder enfermée ; pourquoi ne pas la vendre ? A : La vendre ? Vendre ce que je vais faire de meilleur dans ma vie ? La fourrer dans une galerie et qu’un médecin l’achète ? V : Un musée alors ? A : Oui. Ou à côté des momies… V : Les gens devraient la voir. A : Non. Je l’ai peinte pour moi. J’allais l’accrocher chez moi, quand j’avais une maison, une famille. Quand j’avais cette vie, c’est là qu’elle devait finir. Mais c’était à l’époque. Maintenant je n’aurai jamais cette vie. V : Attendez… A : Je ne veux pas être dramatique, mais réaliste. Cette vie m’a échappé. V : C’est n’importe quoi. A : ça n’arrivera pas, car tout ce que j’ai, je l’ai mis là. Il ne reste rien. C’est comme ça qu’on fait quelque chose de génial. On va jusqu’au bout. On ne peut pas tout avoir. On perd la famille, le foyer, mais après, regardez ce qui existe.